Dépendance physique, comportementale et psychologique dans l'arrêt du tabac
dépendance psychologique dans l’arrêt tabac
Si vous voulez réussir à arrêter de fumer sereinement, il est absolument nécessaire de comprendre comment fonctionne votre dépendance au tabac. C’est ce qui vous permettra de comprendre comment le tabac agit sur vos émotions, vos comportements et votre cerveau. Parce que oui, la dépendance au tabac n’est pas JUSTE une dépendance à la nicotine, non non… C’est en fait une combinaison de dépendances physique, comportementale et psychologique qui se sont installées petit à petit lorsque vous avez commencé à consommer du tabac. Je vais vous expliquer tout ça SIMPLEMENT parce qu’on est pas là pour se prendre la tête !
La dépendance physique : Fumer n’est pas qu’une histoire de
nicotine !
Imaginez que vous êtes adolescent·e, puis un jour, avec votre groupe d’ami·es, vous fumez une cigarette pour faire comme tout le monde. C’est drôle et surtout, c’est dégueulasse ! Vous êtes rassuré·e, vous pensez ne jamais devenir accro à un truc pareil, et puis c’est surtout pour tester. Du coup, vous continuez de temps en temps parce que c’est sympa, en même temps vous discutez avec les autres, souvent après les cours. Vous avez l’impression de faire quelque chose d’adulte, vous vous sentez confiant·e. Puis, ça vous rapproche, un coup c’est vous qui apportez les cigarettes, un coup ce sont les autres, et vous partagez vraiment quelque chose ensemble.
Le piège du goût !
En réalité, le goût horrible est trompeur car la nicotine active des récepteurs nicotiniques dans votre cerveau, et ce sont eux qui vont vous rendre dépendant·e. Elle fait naître chez vous le manque et l’envie. Quand vous ne fumez pas, vous êtes un peu à cran, alors que quand vous fumez, vous passez toujours un bon moment. En répétant l’action de façon innocente, vous augmentez votre nombre de récepteurs et, par la même occasion, vous intensifiez le manque entre chaque cigarette. C’est la dépendance physique qui s’installe sans que vous ne vous en rendiez compte ! Au début, vous n’avez pas besoin de beaucoup fumer pour être satisfait·e, mais plus vous fumez, plus le phénomène d’habituation vous pousse à consommer de plus en plus de cigarettes pour être satisfait·e…
dépendance psychologique dans l’arrêt tabac
La dépendance comportementale : Vos journées sont rythmées par la cigarette
Une fois ce manque installé, votre cerveau va vouloir l’éviter à tout prix ! Et oui, car le but de votre cerveau est que vous vous sentiez bien, c’est pourquoi il recherche le plaisir et fuit l’inconfort, et rien de plus inconfortable que d’avoir envie de fumer. Alors, il va mettre en place une routine avec les cigarettes automatiques ! Vous savez, celles que vous fumez avec le café, en conduisant, pendant un bouchon, après le repas, après une tâche, après avoir emmené les enfants à l’école… Bref, elles rythment vos journées et toutes les occasions sont bonnes.
La dépendance comportementale au service de la dépendance physique
Le but de ces cigarettes “automatiques” est d’éviter de ressentir le manque, donc vous fumez avant de le ressentir, à des horaires réguliers, pour donner à votre organisme une petite dose de nicotine tout au long de la journée. Au final, vous fumez sans trop y penser et c’est ce qu’on appelle la dépendance comportementale. Cela vous sert à éviter de subir la dépendance physique !
La dépendance psychologique : La clope, la meilleure et la pire des copines !
Puis, avec le temps, vous finissez par “créer une relation” avec la cigarette. Au lieu de vous dire : « Bon sang, la clope me pourrit la vie », vous allez plutôt penser : « La clope, c’est comme une amie, une alliée, elle me donne de la force. » Finalement, c’est comme si elle était utile, et vous y croyez vraiment.
Pourtant, c’est une illusion, car la cigarette n’est pas une solution aux moments de bien-être car c’est elle l’origine du problème qui crée les moments de mal-être… Ce qui donne l’impression que la cigarette est un vrai soutien et une source de plaisir, c’est qu’au fil du temps, elle s’est greffée à tous les moments de votre vie, bons ou mauvais, ainsi qu’aux moments du quotidien. C’est la dépendance psychologique. C’est elle qui vous fait croire qu’arrêter de fumer est un énorme sacrifice de votre bien-être, alors qu’en réalité, c’est la clé de la liberté et du vrai plaisir !
dépendance psychologique dans l’arrêt tabac
Comment le tabac te dupe...
Voici la courbe de nicotinémie qui montre qu’en réalité, avec la nicotine, c’est le manque qui entraîne une baisse de l’humeur, laquelle se rétablit artificiellement par la prise de tabac. En réalité, votre humeur est devenue dépendante de la nicotine. À cela s’y greffent des croyances comme l’incapacité d’arrêter, la peur que la vie soit moins joyeuse sans tabac, ne plus pouvoir profiter comme avant, et un sentiment de sacrifice en arrêtant. Toutes ces croyances sont mises en place par votre psychisme pour justifier cette dépendance au tabac et vous faire croire qu’elle a une utilité. Pourtant je vous assure qu’arrêter de fumer est une source de plaisir bien plus grande !
Conclusion
Et voilà, c’est la fin de cette petite histoire, qui ressemble à des dizaines de milliers d’autres ! Je voudrais juste terminer cet article en vous disant de ne pas culpabiliser d’avoir commencer un jour. Que vous ayez commencé adolescent·e ou plus tard, dans tous les cas, il y a des raisons et un contexte qui favorisent la consommation de tabac. Pour les jeunes, c’est tout simplement parce que l’industrie du tabac cible particulièrement les jeunes et les enfants (non, les cigarettes électroniques ne sont pas de toutes les couleurs et de tous les goûts pour votre âme d’enfant…). Il y a une énorme banalisation du tabac qui est dangereuse. Souvent, les jeunes qui ont fumé avaient eux-mêmes des parents fumeurs et vivaient dans un environnement fumeur, donc c’était quelque chose de familier, « et puis après tout, si mes parents le font, c’est que ça ne doit pas être si dangereux que ça ! ». Pour les personnes plus âgées, il y a souvent un événement déclencheur, un décès, une rupture, un accident, bref, une période de vulnérabilité, et la cigarette peut paraître comme le moyen le plus accessible ou le plus rapide pour éloigner les émotions négatives et offrir une illusion de contrôle et de réconfort dans ces situations. Le premier pas pour arrêter de fumer, c’est d’abord de devenir indulgent·e avec soi. Prenez soin de vous !